Le logement social rapproche les travailleurs essentiels de leur lieu de travail AH

Personnel hospitalier, caissiers, ouvriers de la logistique et de la maintenance, aides à domicile, personnel de l’éducation… 1,9 million d’actifs occupent des emplois “essentiels du quotidien” en Île-de-France. Une étude(1) pose la question de la proximité de leur logement avec leur lieu de travail, alors que la crise sanitaire a mis leur rôle en évidence.

 

Parmi ces actifs, qui représentent 34% des emplois franciliens, 1,8 million habitent en Île-de-France, dont un million au sein de la Métropole du Grand Paris. L’étude relève que ces travailleurs essentiels “résident en moyenne plus près de leur lieu de travail que les autres actifs franciliens” (55% travaillent à moins de 10 km de leur résidence contre 50% des autres actifs), du fait des emplois “plus dispersés” qu’ils occupent. Cependant, ils vivent “plus souvent en grande couronne que l’ensemble des actifs” et “davantage dans les territoires de faible niveau de vie”.

 

Le logement social joue un rôle important “d’accueil et de maintien de ces travailleurs dans les territoires centraux valorisés”, relève l’étude. 25% des travailleurs essentiels résident en effet dans le parc social (7 points de plus que les autres actifs). Et pour ceux qui n’ont pas accès au parc social, “la recherche de proximité à l’emploi et, parfois, des conditions de travail moins favorables peuvent se traduire par des arbitrages résidentiels, voire des conditions de logement moins bonnes”, constatent les auteurs. Tandis que d’autres “font le choix de l’éloignement pour trouver un logement plus adapté à leur budget ou devenir propriétaires, mais parfois au prix de navettes domicile-travail importantes”.

 

Rappelant qu’aux termes du projet de loi 3D, les “travailleurs essentiels” pourraient bien s’ajouter à une liste déjà longue de publics prioritaires au logement social, les auteurs de l’étude s’interrogent : “Bailleurs sociaux et territoires seront-ils en mesure d’améliorer le lien entre les lieux de travail et de résidence des “travailleurs essentiels du quotidien”, dans un contexte francilien où les demandeurs sociaux sont déjà dix fois plus nombreux que les attributions ?”.