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Transfert de technologies ONERA : naissance d’une start-up
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La startup ITAE Medical Research, 1ère startup née dans le cadre du dispositif IMPULSION mis en place par l’ONERA dans le but de favoriser le transfert de technologie et la création de startup, a officiellement vu le jour à la mi-novembre 2019.

 

Née à partir d’une technologie développée dans les laboratoires optiques de l’ONERA, elle s’adresse au secteur du médical. Retour sur la genèse d'un projet entrepreneurial porté par trois ingénieurs de l'ONERA.

 

Suite à une analyse d’opportunité et à la prise de position de la direction de la valorisation en faveur d'un accélérateur interne à l’ONERA, le dispositif IMPULSION voit le jour fin 2017. Les quelque 1600 personnels de recherche de l’ONERA ont dès lors accès sans limites à ce dispositif inclusif.  « On entre dans une logique d’accompagnement qui vise à faire émerger les idées, et tout le monde peut candidater » explique Thierry Quiguer, responsable Relations Industrielles et Accélérateur Interne à la DVPI.*

 

La méthode utilisée a pour vocation de faire mûrir les idées des scientifiques, pour les convertir en initiatives entrepreneuriales. « Certains de nos chercheurs ou ingénieurs peuvent avoir des idées technologiques et une appétence à créer une entreprise. Nous leur donnons la possibilité, pendant un temps dédié, de venir confronter leurs idées aux tendances du marché.  En fonction de la maturité du projet, on les suit, on les aiguille et on leur donne des outils. Ainsi, on accompagne et on nourrit le projet. »

 

 

 

Le microvasculoscope : un outil de diagnostique innovant

Avec le dispositif IMPULSION, mis en place en 2017, l'ONERA accompagne les startups issues de ses laboratoires. La startup ITAE Medical Research a ainsi été créée à l'initiative d'un chercheur du département optique de l’ONERA, afin de développer un nouvel instrument d'imagerie, fruit du mariage de technologies optiques. Le microvasculoscope va ainsi permettre une détection précoce et un suivi des cancers de la peau (mélanomes, carcinomes,…), avec la perspective de sauver de nombreuses vies.

 

Avec une véritable volonté entrepreneuriale, Xavier Orlik, chercheur en optique à l’ONERA, et désormais président de la start up ITAE s’est porté volontaire pour bénéficier de l'accompagnement « IMPULSION »pour le projet ITAE. Animé par sa détermination d’utiliser la physique dans le but de développer de  nouvelles applications médicales, il a inventé avec ses associés Élise Colin Koeniguer et Aurélien Plyer du département Traitement de l’information et systèmes,  le microvasculoscope, qui utilise un éclairage laser et ses propriétés polarimétriques pour détecter les cancers de la peau. « Je savais que les cellules cancéreuses ont un métabolisme cellulaire beaucoup moins efficace que les cellules saines. En plus, elles se multiplient plus vite et ont donc besoin d’un apport énergétique encore plus important. » D’après le chercheur, les cellules tumorales pourraient avoir besoin entre 10 et 50 fois plus de nutriments que les cellules saines. Et donc d’une vascularisation plus dense pour les approvisionner.

 

Très rapidement, les efforts qu'effectue le chercheur pour visualiser cette particularité dans le domaine du visible sont contrariés par des mouvements imperceptibles à l'oeil nu, des constituants de la peau. « En effet, pour faire de l’imagerie polarimétrique de Mueller, il faut effectuer une séquence de 16 acquisitions, mais dans l'épaisseur de peau, beaucoup de cellules bougent en permanence. On a très rapidement été importuné par cette agitation. L’idée nous est donc venue d’étudier ce mouvement pour étudier le phénomène de cancérisation  d’une nouvelle manière. » Les résultats ne se sont pas fait attendre. En observant des mélanomes de souris grâce à une collaboration avec la Professeure Muriel Golzio de l’Institut de Pharmacologie et Biologie Structurale de Toulouse, les chercheurs se rendent compte que ce mouvement contient une information. « J’ai donc essayé de trouver une technologie capable d’utiliser et interpréter ce mouvement qui gênait à la base. Je travaillais déjà sur les tavelures (speckles), la manifestation des interférences optiques extrêmement sensibles aux micro-mouvements. J’ai donc essayé de coupler la polarimétrie, pour visualiser la peau en profondeur, et le speckle dynamique, pour détecter les micro-mouvements. »

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