Interview : Fatou Sangaré, mécanicienne chez SITARAIL depuis 14 ans
Pourquoi avoir choisi de faire ce métier ?
J’ai toujours aimé le bricolage. Mon père, qui était mécanicien sur un bateau, m’a transmis sa passion depuis toute petite et c’est donc tout naturellement que j’ai voulu suivre son exemple. Après le collège, je me suis inscrite au Lycée professionnel de Jacqueville où j’ai obtenu en deux ans mon brevet de technicienne en maintenance de véhicules et engins. Au début, j’avais en tête de me spécialiser dans la maintenance des bateaux ou des avions mais j’ai changé d’avis après avoir entendu parler de SITARAIL que je connaissais peu. Ce sont mes proches qui m’ont encouragée à envoyer ma candidature et à tenter ma chance.
Quel a été votre parcours chez SITARAIL ?
J’ai d’abord commencé par un stage d’un an à l’atelier moteur où j’ai appris les bases du métier. Très vite, je me suis rendu compte que la pratique était très différente de la théorie. Ça n’a pas été facile tous les jours mais je me suis accrochée. Finalement, à l’issue de cette période de formation, les Ressources Humaines m’ont proposé d’intégrer les effectifs de façon permanente. Un an plus tard, j’accédais à de nouvelles fonctions en passant du Bloc diesel à la maintenance des systèmes de sécurité des locomotives et des systèmes d’alimentation. Aujourd’hui, je m’occupe du contrôle des roulements.
En quoi consiste votre métier ?
Mon travail consiste à contrôler l’état des roulements. Il faut savoir qu’il y en a deux types : les roulements à rouleaux sur rotules et les roulements à cartouche. Je vérifie qu’ils ne comportent pas de dégradations. Les gestes ne sont pas les mêmes suivant le dispositif. Pour ce qui concerne les roulements à cartouche, je procède à leur démontage, puis je parfais le nettoyage ; je contrôle ensuite la bi-cuvette et les deux cônes avant de les remonter. Après quoi je les mets à disposition des équipes chargées du montage sur les essieux. En moyenne, je peux effectuer 16 contrôles complets de roulements par jour.
Une anecdote à nous raconter ?
C’était mon premier jour de stage à SITARAIL. Mes collègues m’avaient chargée de réviser un moteur et de serrer pas moins de douze boulons. Mais il faut voir leur taille ! Le soir, je suis rentrée chez moi épuisée. Malgré cette première journée harassante, le lendemain matin j’étais à mon poste, prête à reprendre le travail. Mes collègues étaient tous surpris, me croyant incapable de tant de persévérance ! D’autres recrues masculines, avant moi, avaient préféré renoncer. En ce qui me concerne, je voulais prouver que je pouvais faire mon métier aussi bien que les hommes. Et c’est toujours le cas. La différence est qu’aujourd’hui les femmes ont gagné en légitimité et j’espère que nous serons à l’avenir plus nombreuses pour représenter notre profession.